SITE WF U MU 046 A - MALAMA TAGATA - carte n°17 - Planche photos

Ce site se trouve également dans la région d’ UTULEVE ( figure 31).
De mémoire d’homme, les abords imédiats du MALAMA TAGATA (figure 31 et 38) n’auraient pas été cultivés, à cause de la proximité très sacrée de ce monument (voir site U MU 046 B).
La fouille en A (figure 38) a mis au jour les trois niveaux culturels UTULEVE III, II, et I précedemment décrits lors de la fouille du site U MU 021 A ainsi qu’une vaste structure lithique construite par les potiers du niveau LAPITA ancien UTULEVE I, ( figure 41, 42 et photo I ) Le chantier ( figure 38 ) a débuté par l’ouverture de A-1-2


 

STRATIGRAPHIE DE A 1-2

Les altitudes sont calculées à partir du point zéro de la fouille ( à gauche de la coupe ) et à partir de la surface du chantier (à droite de la coupe). Les points côtés, calculés à partir du point zéro, à gauche de la coupe sont les suivants


fig. 39

A  =   laisse des plus hautes mers calculée le  23/8/83.
B  =   niveau de l’actuelle tarodière TO’OGATOTO, visible sur la figure 31.
C  =   niveau d’eau dans le puits construit dans la tarodière (figure 31), base du monument qui repose sur un sol marécageux. La poterie cesse à ce niveau.
D  =   niveau des plus basses mers le 23/8/83.
F  =    apparition de la nappe d’eau sous le monument dans le marécage.

Le diagramme qui se trouve dans la colonne de droite de la coupe, indique le nombre de tessons de poterie rencontrés tous les cinq centimètres dans la fouille.

COUCHE  1
Humus avec de nombreuses racines et de la poterie.

COUCHE  2
Sol argilo-sableux foncé, très riche en déchets de cuisine et poterie. Manifestement, la surface de cet emplacement n’a pas été remaniée par les cultures. Une importante fosse (en Y) remplie de coquilles apparait au Sud.

Ces deux couches sont caractérisées par de la poterie UTULEVE III.

COUCHE  3
Sol argilo-sableux plus clair que le précédent avec, au Sud, une concentration de petits fragments de charbon et un plus grand nombre de déchets de cuisine. On trouve de la poterie UTULEVE II dans ce niveau.

COUCHE  4
Couche constituée de sable fin, archéologiquement stérile. Ce sable est le vestige d’un important phénomène marin ayant recouvert le site.

COUCHE  5
Niveau sableux clair, c’est dans cette couche qu’apparaissent les premiers tessons de poterie appartenant à l ‘UTULEVE I.

COUCHE  6
Importante concentration de sable fin clair, archéologiquement stérile

COUCHE  7
Niveau à coquilles très petites stérile archéologiquement, et finement litté. Il se pourrait que ce sable ait été mis en place par la mer. Il faut noter que l’actuel niveau des plus hautes mers se trouve à 0,40 m au dessous de cette couche (point A figure 39).

COUCHE  8
Niveau argilo-sableux foncé, riche en vestiges et en charbons, directement posé sur la structure construite de blocs de basalte.

COUCHE  9
Structure monumentale contruite à l’aide de blocs de basalte. A l’intérieur de ce monument, on trouve encore quelques tessons de poterie ainsi que quelques coquilles. Trois graines d’eleo carpus Augustifolius Blume se trouvaient au centre de ce monument. Cet arbre, appelé communément Cerisier bleu, pousse encore de nos jours sur l’actuel monument MALAMA TAGATA (figure 38).

COUCHE  10
Sol marécageux sur lequel le monument a été construit.

La fouille plus au Sud en Z 100-200-300 (figure 40) a permis de repérer les mêmes niveaux culturels. Les couches 1, 2 et 3 concordent. Par contre, la couche 4 de sable stérile n’est pas continue. On retrouve au Nord, une masse de sable dunaire (Couche 6) avec au centre le petit niveau coquillier finement litté (couche 7). La base de la formation (couche 8) est fortement indurée à cet endroit, mais toujours riche en vestiges archéologiques. Par contre, au Nord de la coupe, sur le sable représenté par la Couche 6, on rencontre une formation de plage consolidée, archéologiquement stérile, comparable à la couche IX du site précédemment décrit MU 021 A ; le marais a disparu.

La troisième étape de la fouille a été orientée sur l’étude de cette structure mise au jour (figure 41,42 et photo 1).

Pour cela, nous avons étendue la fouille vers le Sud et l’Est.Le monument monte progressivement vers le Sud (figure 41), pour former une plate forme relativement horizontale. La construction s’élève encore vers l’Est (figure 42).

On trouve les mêmes niveaux céramiques partout.
La surface du monument en B4-5 et C5 était part!iculièrement riche en céramique (notamment éch. 1852-1850 figure 46 en pierres de foyers et en charbon. En B-4-5, (figure 42 et photo 1), on observe un trou fait de pierres très bien assemblées qui aurait pu servir à l’implantation d’un gros poteau. Le remplissage de ce trou était un sol sableux gris foncé, riche en éléments organiques avec desdé­chets de cuisine et des petits fragments de poterie.
L’autre trou en C-5, (figure 42) est difficilement interprétable, son axe est oblique par rapport à la surface du monument et il pourrait bien être le résultat d’un éboulement.

La fouille au niveau de A 1-2 et Z 100-200-300 a montré que le marécage de TO’OGATOTO (figure 31), devait se prolonger vers le Sud-Ouest.

Les premiers blocs du monument auraient été posés en bordure et dans le marécage pour aménager une grossière plate-forme, afin de vivre au sec. La plage était très basse à l’époque comme l’indiquent les côtes par rapport au niveau de la mer (figure 41), et toute la zone devait être souvent inondée. D’ailleurs, c’est ce qui explique cette sédimentation considérable sur le site.
L’actuel marais de TO’OGATOTO est le résidu de cette ancienne zone marécageuse.

LA CÉRAMIQUE

(tableau n° 5 et figures 43, 44, 45, 46 et planches photos 3, 4, et 5). Dans cette fouille, on retrouve les mêmes niveaux culturels que celle du site MU 021 A. Les écarts dans les pourcentages de décors sont cependant plus marqués ici (tableau n° 5).

Dans le niveau UTULEVE I, on rencontre encore plusieurs tessons décorés de reliefs appliqués (figure 44, éch. 1794, figure 45, éch. 1698 et 1436).
La plupart des bords (figure 43) de toutes ces poteries sont droits, ainsi, ce sont les types B et N (figure 43,C) qui sont les plus fréquents, même si ce niveau UTULEVE I renferme des bords aux formes plus variées que celles des deux autres niveaux culturels UTULEVE II et III. Un objet en céramique provient du niveau UTULEVE III, il s’agit d’un fragment de disque parfaitement lisse et rond, qui pourrait être un palet de jeu ou LAFO (planche photo 4, éch. 1418), tel que le décrit BURROWS (1937:155).

LE MATÉRIEL COQUILLIER ET LITHIQUE

Deux seuls éléments de parure proviennent de cette fouille, il s’a­git d’objets à suspendre (planche photo 4 éch. 1416) semblables à ceux provenant du site MU 021 A.

Plusieurs polissoirs proviennent du niveau UTLEVE I. Six d’entre eux sont en basalte, un seul est fait dans un morceau de corail. Ces polissoirs de basalte (planche photo 4 éch. 1793, 1819, 1844, 1442) sont très durs, la gorge est très régulière et ils auraient pu servir à mettre en forme un objet cylindrique. On observe sur le polissoir en corail, (ech. 1546, planche photo 4), les mêmes gorges, mais elles sont d’un diamètre plus petit. Cet objet, plus fragile que le basalte aurait pu servir à la phase ultime du polissage.

Les vestiges osseux n’ont pas encore été identifiés.